La Nuit en enfer du Cinemed à Utopia

22/10/25

Image Description

Vendredi 24 octobre, de 20h jusqu'au petit matin blême… 

Nobles gens et gentes dames, parez-vous de vos plus cauchemardesques déguisements, maquillages et autre cosplay… Et retrouvons-nous-en cette douce nuit d’horreur pour l’incontournable Nuit en Enfer du Cinemed ! Tout au long de la soirée, les membres de la secte Oblik vous feront transiter de la folie à la terreur jusqu’à un état de grâce que seul le 666eme café de la nuit peu prodiguer. (procurer?) 
Soirée en partenariat avec l’association Oblik, le site Culturopoing et Artus Films.


PROGRAMME INTERDIT AUX MOINS DE 16 ANS : RÉÉDITIONS, INÉDITS, AVANT-PREMIÈRES, CONCOURS DE DÉGUISEMENTS…


Toute la nuit, buffet participatif : NOUS COMPTONS SUR VOUS POUR LE SOLIDE (votre survie en dépend) !
Sur place, inscrivez vos créations culinaires au concours du plat le plus halloweenesque et tentez de remporter des films édités par Artus films. Sucré, salé, faites-vous et faites-nous plaisir : rien que du beau, du bon, fait main (et, si possible, pré-découpé) et à partager au clair de Lune entre les séances. Le cinéma offre thé, café et diverses boissons fraîches (et saines) ainsi que, pour les plus courageux, les croissants au petit matin (blême).




UNE BOUGIE POUR LE DIABLE de Eugenio Martín 
(Espagne, 1973, 1h31mn VOSTF) 

Avec Aurora Bautista, Judy Geeson, Esperanza Roy…

Marta et Veronica, deux sœurs célibataires, tiennent une pension dans un petit village espagnol où afflue depuis peu une horde de touristes étrangers. Scandalisée par le comportement prétendument indécent d’une cliente anglaise, Marta la tue de sang-froid et se convainc d’avoir rempli là le premier acte d’une mission divine… C'est une fascinante découverte de voir ce film audacieux un demi-siècle plus tard, par son propos dénonçant ouvertement les conséquences de l'idéologie puritaine catholique venant sanctifier la dictature franquiste sur tout un pays depuis plusieurs décennies. Sans se revendiquer féministe, les conséquences de son propos le sont puisque les victimes sont assassinées en raison de leur émancipation en opposition avec les valeurs conservatrices patriarcales imposées aux femmes. Eugenio Martin orchestre ce délicieux jeu de massacre hitchcockien, à la fois ironique et viscéral, avec une indéniable virtuosité, tant d’un point de vue narratif que pictural.



THE FINAL GIRLS (Inédit en salle !)
de Todd Strauss-Schulson 
(États-Unis, 2015, 1h31 VOSTF )
Avec Taissa Farmiga, Malin Åkerman, Alexander Ludwig
Max Cartwright est la fille de Amanda Cartwright, une actrice décédée dont les rôles dans des films d’horreurs l’ont fait devenir l’une des plus célèbre Scream Queen du cinéma. Mais un jour, Max et ses amis se retrouvent mystérieusement piégés dans l’un des films d’horreur de sa mère datant de 1986. Tous ensembles et avec l’aide de la mère de Max, ils vont devoir faire face aux personnages stéréotypés de ce genre de film mais aussi affronter le tueur tout en cherchant un moyen de sortir du film. Vous l’aurez probablement compris nous sommes ici dans un film entre Last Action Hero et Un Jour sans fin le tout assaisonné à la sauce slasher ! L’entreprise pourrait s’avérer périlleuse, mais Todd Strauss-Schulson livre une comédie parfaitement huilée qui rend un hommage sincère et même émouvant aux divers films de massacres d’adolescent en chaleurs qui sous l’impulsion d’Halloween et Vendredi 13 ont pullulé sur les écrans dans les années 80. On ne vous divulgâchera rien des innombrables idées qui parsèment cette petite pépite du genre, mais nous ne sommes pas peu fières de pouvoir vous le proposer ! 




THE GRUDGE 
de Takashi Shimizu
 (Japon, 2002, 1h32, VOSTF
)
Avec Megumi Okina, Misaki Itô, Misa Ueharad…
Rika, une assistante sociale, se rend dans une maison, sur laquelle pèse une malédiction, pour s'occuper de Sashie, une vieille dame alitée. Elle y découvre un petit garçon enfermé dans un placard, avant d'être agressée par un esprit malfaisant. 
A la fin des années 90, les films d’horreur japonais se multiplient sous l’impulsion de l’incontournable The Ring de Hideo Nakata sortie en 1998. De cette vague de film désigné sous le nom de J Horror, The Grudge de Tekashi Shimizu est l’exemple le plus radical et terrifiant. Sa mise en scène très simple et son grain vidéo débarrasse le film des apparats du genre pour proposer une œuvre froide et déstabilisante. Traditionnellement, qu’il s’agisse du Japon ou de l’Europe le récit de fantôme se termine par l’apaisement de l’esprit du défunt. Dans le récit proposé par Takashi Shimizu, le ton est donné très tôt, les esprits qui sont à l’œuvre ici ne sont que colère et rien ne les apaiseras. Le son émit par les spectres qui empli la bande sonore résonne encore longtemps après le visionnage et même au moment où j’écris ces lignes il me semble encore l’entendre… 






BLISS (Inédit en salle !)
de Joe Begos 
(États-Unis, 2019, 1h21, VOSTF)
Avec Dora Madison, Tru Collins, Rhys Wakefield 


Après Almost Human et The Mind’s Eye, essais plutôt concluants dans le domaine de l’horreur glauque tournés avec des budgets dérisoires, Joe Begos passe à la vitesse supérieure avec Bliss, trip sensitif, éreintant et hypnotique, expérience immersive qui démarre sans crier gare comme le portrait d’une artiste peintre, Deezy, peinant à terminer sa toile. Une perte d’inspiration qui n’est pas sans conséquence : son agent la lâche et elle n’a plus de quoi payer son loyer. Ayant mis en pause son penchant pour les substances illicites depuis quelques mois, elle rechute et teste une drogue surpuissante, la Bliss. Les effets sont immédiats, entre visions psychédéliques et attirance pour la chair fraiche. Mieux ! elle retrouve l’inspiration créatrice mais à quel prix ! Ce voyage halluciné fait l’effet d’un shout qui vous retourne un cerveau déjà bien cramé. Il faut saluer la performance inoubliable de Dora Madison éblouissante en artiste « punk » déjantée, plus vraie que nature, permettant par ailleurs d’accepter les excès les plus violents du métrage lorsqu’il bascule du côté du gore trash, revisitant ainsi à la fois le mythe du vampire et le cannibalisme. Une célèbration du cinéma d’horreur le plus décomplexé avec une vitalité qui fait plaisir à voir. Jamais prétentieux, Bliss assume son statut de série B viscérale et grotesque, s’autorisant les pires excès graphiques et narratifs.
 

L’ÉVENTREUR DE NEW YORK 
de Lucio Fulci (Italie, 1982, 1h31, VOSTF)
Avec Jack Hedley, Almanta Suska, Howard Ross 


Une série de crimes particulièrement sauvages s’abat sur la ville de New York. Ces assassinats visent à chaque fois des jeunes femmes, retrouvées éventrées. L’inspecteur Fred William, assisté d’un spécialiste en psychologie, mène l’enquête. Un inconnu mystérieux avec une voix de canard contacte l’inspecteur et prétend être l’auteur des meurtres. L’incontournable Lucio Fulci (L’au-delà, Frayeurs) s’empare d’un sous-genre en vogue au début des années 80, le thriller urbain ; dans la droite lignée des très malsains Maniac de William Lustig et L’Ange de la vengeance dAbel Ferrara. L’Éventreur de New York, dresse un portrait sombre et décadent de la Grosse Pomme et réussi à prendre le pouls d’une ville, en proie à la paranoïa et à la dérive sécuritaire. La force quasi documentaire du film, renforcée par la photo lugubre de Luigi Kuveiller (Les Frissons de l’angoisse) et un montage nerveux, étonne de la part d’un étranger. Les conditions de tournage précaires (séquences filmées sans autorisation, délais très serrés) ont certainement joué favorablement dans l’impression de réalisme poisseux que dégage le film. Giallo dégénéré et malsain L’Éventreur de New-York agace, dérange et fascine par son nihilisme et sa violence excessive, qui en fait une sorte de variation urbaine de La Longue nuit de l’exorcisme. 






 Tarif unique 25 € (ou 5 tickets Yoot)