Le Temps qu'il reste est un film en partie autobiographique, construit en quatre épisodes marquants de la vie d’une famille, ma famille, de 1948 au temps récent. Ce film est inspiré des carnets personnels de mon père, et commence lorsque celui-ci était un combattant résistant en 1948, et aussi des lettres de ma mère aux membres de sa famille qui furent forcés de quitter le pays. Mêlant mes souvenirs intimes d’eux et avec eux, le film dresse le portrait de la vie quotidienne de ces palestiniens qui sont restés sur leurs terres natales et ont été étiquetés « Arabes-Israéliens », vivant comme une minorité dans leur propre pays.
![Suleiman](/sites/default/files/styles/realisateur_page_film/public/2023-10/Elia%20Suleiman.jpeg?itok=vC-KCpoG)
Elia Suleiman est un réalisateur, scénariste et acteur palestinien né le 28 juillet 1960 à Nazareth. Il réalise en 2002 son premier long métrage, Intervention divine, qui sonde le quotidien et l’identité du peuple arabe vivant en Israël. Ce film, qui reçoit le Prix du Jury au festival de Cannes, met en place le dispositif de mise en scène que l’on retrouve dans ses films suivants : le réalisateur y joue son propre rôle et donne à voir la vie des hommes et des femmes des territoires palestiniens. Souvent rapproché de Jacques Tati ou de Buster Keaton par la qualité burlesque de ses films, Elia Suleiman observe avec distance et humour sa vie et celles de ses proches. Le Temps qu’il reste (2009), son troisième long métrage (après Intervention divine en 2002) exploite des écrits intimes de ses parents pour faire la chronique de sa famille. Son film suivant, It Must Be Heaven (2019), place l’exil au centre de son récit. Ce film a reçu une Mention spéciale du Jury au festival de Cannes, 2019.