Rétrospective Francesco Rosi

Francesco Rosi

Le cinéaste napolitain qui aurait eu 100 ans cette année mérite amplement une rétrospective de son œuvre engagée pour célébrer cet anniversaire.
 
Le chaos de l’occupation de Naples par les Américains en 1944 déclenche sa vocation mais c’est surtout sa rencontre avec Luchino Visconti sur le tournage de La Terre tremble dont il devient l’assistant metteur en scène, qui sera déterminante.
S’appuyant au début de sa carrière de cinéaste sur l’héritage du néoréalisme, Rosi le fait imploser dans Salvatore Giuliano (1961) par l’invention d’une forme : le film-dossier qui s’intéresse à l’histoire récente et à ses figures controversées. Rosi n’a de cesse de combattre les clichés et les mythes, de ne pas proposer qu’une simple photographie du réel. Témoin impitoyable de la société italienne, Francesco Rosi a dénoncé l’affairisme immobilier dans Main basse sur la ville (1963), le banditisme mafieux dans Lucky Luciano (1973). Ainsi ses films traitent souvent de la mafia comme dans Le Défi (1958), L’Affaire Mattei (1972, Palme d’or au festival de Cannes) et Cadavres exquis (1976). Homme de spectacle, il réussit également l’adaptation de l’opéra de Bizet, Carmen (1983).
Les films de Francesco Rosi sont le résultat d’un travail d’équipe ; il aime s’entourer des mêmes collaborateurs : Tonino Guerra pour les dialogues, Pasquale De Santis pour la photographie, Piero Piccioni pour la musique et Ruggero Mastroianni pour le montage.
La structure éclatée de certains de ses films témoignent d’une méditerranéité profonde : il y a toujours un fil à démêler, celui de la vérité.
 
Cette rétrospective en 15 films dont 9 copies restaurées s’inscrit dans l’anniversaire des 70 ans de la revue Positif. Elle sera accompagnée d’une exposition de photos de tournage du film Trois frères proposée par l’association I dilettanti.

Photo Main basse sur la ville