Est-ce que le talent se transmet de père en fils ? Concernant Mohammad et Saleh Bakri, la réponse est oui !
Depuis plus de trente ans, Mohammad Bakri incarne la Palestine au cinéma et au théâtre. Il a joué dans de nombreux films européens, notamment Hanna K. de Costa-Gavras, Private (2004) de Saverio Costanzo pour lequel il remporte le prix du Meilleur acteur à Locarno, ou encore Le Mas des alouettes (2007) des frères Taviani.
Il travaille aussi avec des réalisateurs israéliens, dont Uri Barbash et Amos Gitaï, et avec des cinéastes palestiniens, comme Rashid Masharawi avec qui il tourne L’Anniversaire de Leila (2009) et Haïfa (1996). En parallèle, Mohammad a réalisé des films et documentaires très critiques à l’égard du gouvernement israélien comme Jenin, Jenin (1992) qui lui ont valu des représailles.
Saleh, aîné de ses six enfants, se rêvait peintre mais a choisi également de devenir comédien. Il est révélé en 2007 par La Visite de la fanfare d’Eran Kolirin, puis on le retrouve en 2013 dans Salvo de Fabio Grassadonia et Antonio Piazza où il incarne un homme de main de la mafia sicilienne. La réalisatrice Annemarie Jacir qui a déjà dirigé Saleh dans son premier long métrage Le Sel de la mer, réunit pour la première fois le père et le fils en leur offrant justement le rôle d’un père et d’un fils dans Wajib (compétition Cinemed en 2017).
La réalisatrice confie « Je pensais que ce serait compliqué pour eux de jouer ensemble. Ils auraient pu se sentir bloqués, être incapables de se pousser l’un l’autre dans leurs retranchements. Mohammad disait que ce serait un immense défi mais aussi l’un des rôles les plus importants de sa vie. Nos répétitions ont été intenses, difficiles et magiques. Ce qu’ils m’ont apporté a dépassé toutes mes espérances. »
Au printemps dernier, Saleh Bakri est à l’affiche du Bleu du caftan de Maryam Touzani.
Acteurs de père en fils, aussi charismatiques et engagés l’un que l’autre, ils seront ensemble à Montpellier pour échanger sur leurs carrières respectives.
