Le jeune cinéma géorgien

Dede

Cinemed est heureux d’inviter pour cette 44e édition un pays qui a toujours revendiqué ses racines méditerranéennes : la Géorgie.
L’histoire du festival est jalonnée par la présence de cinéastes issus de cette partie du monde, une cinématographie qui depuis ses origines fait la part belle aux réalisatrices.

Entre les deux chaînes du Caucase et les rives de la mer Noire, dans ce courageux pays de quatre millions d’habitants dont l’indépendance a été souvent remise en cause, un cinéma étonnant, audacieux, dénonçant sous la forme de fables les absurdités du monde a toujours existé et se poursuit avec une nouvelle génération de cinéastes.
Nous découvrirons ensemble le dynamisme de ce jeune cinéma, post conflit abkhaze et l’impulsion donnée il y a une dizaine d’années par la création du centre national du cinéma géorgien, le GNFC.

Au programme, fictions, documentaires, courts métrages et quatre classiques du cinéma géorgien en copies restaurées choisis et présentés par les jeunes réalisateurs.

Une rencontre avec ces jeunes cinéastes aura lieu le mardi 25 octobre au Corum.
 
Parmi les perles géorgiennes à découvrir, Sous le ciel de Koutaïssi d’Alexandre Koberidze raconte l’histoire d’un coup de foudre contrarié par un coup du sort, nimbé d’un réalisme magique, d’une touche de surnaturel.
Dans Dede, le premier long métrage de Mariam Khatchvani qui avait remporté le prix du public Midi Libre lors du Cinemed en 2017, encore inédit en salles, la réalisatrice dresse le portrait inoubliable d’une femme qui refuse par amour de se soumettre aux lois patriarcales régissant encore la vie de villages isolés dans le Caucase. Mariam Khatchvani a par ailleurs créé un festival de cinéma dans la région dont elle est originaire, la Svanétie.

Et puis nous danserons de Levan Akin aborde, à travers l’histoire d’amour de deux jeunes hommes dans une école de danse traditionnelle, l’homosexualité qui est encore taboue dans une société dominée par les valeurs conservatrices de l’Église orthodoxe.
Et en avant-première, Brighton 4th de Levan Koguashvili évoque l’immigration géorgienne à Brooklyn.

Ils présenteront quatre films en copies restaurées :
Les Montagnes bleues (1983) d’Eldar Chenguelaia, un classique du cinéma géorgien dans lequel il raille la bureaucratie ; Le Repentir de Tengiz Abouladze dont le tournage débuté en 1981 ne se termine qu’en 1984 et devra attendre la glasnot pour que cette fable antitotalitaire soit enfin présentée au festival de Cannes en 1987 ; Le Sel de Svanétie (1930), une rareté de Mikhail Kalatozov, le réalisateur de Quand passe les cigognes ; et enfin Le Printemps du football (1975), une comédie de la réalisatrice Nana Mchdlidze.